Fakir : Entretien avec un Artiste.

Lors de sa dernière exposition, l'équipe de GeeksInvaders à rencontré Fakir (artiste illustrateur / toy-designer). A l'occasion de la sortie de ses nouveaux customs les "Fake Twins" et le "Yakuza Chaos" ce dernier a accepté de nous ouvrir les portes de son atelier afin de répondre à certaines de nos questions.


Geeks Invaders : Fakir quelle est l'origine de ton nom?
Fakir : Alors en fait Fakir vient du surnom que j'ai choisi quand j'ai commencé le graffiti. C'est venu d'un choix de lettres essentiellement.

G.I : Raconte nous ton parcours artistique.
Fakir : J'ai commencé le dessin tout jeune ensuite je me suis mis au graffiti en 2001-2002 à Hong-Kong. Pour la petite anecdote, il existe vraiment une autre mentalité là-bas.
Je me souviens qu'on s'amusait à peindre sur des murs blancs et on pouvait voir les habitants alentours nous encourager contrairement à ce qu'on pourrait vivre à Paris, alors que la loi était sûrement plus dure là-bas.En fait le graffiti n’était pas encore inscrit dans les mœurs!
Avec un ami qui avait plus la fibre « vandale » que moi nous nous étions mis en tête d’aller tagué un tramway!
Nous avions préparé notre petite mission nocturne qui s’était étonnement bien passée et là en revenant 3 heures plus tard pour prendre les photos de jour, nous nous rendîmes compte que tout était effacé et qu'il s'agissait d'un des Tramways historiques qui montait jusqu'au Peak!
On va dire que c’était la chance du débutant !
Ce qui ne m’a pas empêché de me faire prendre en flag par la police locale quelque temps plus tard, mais l’affaire s’est résolue par un avertissement car je leur avais expliqué que dans mon pays c’était toléré! (Rires)

J’ai continué le graffiti quand je suis rentré en France, réalisant pas mal de fresques avec mes acolytes puis j’ai vite eu envie de me mettre à la peinture sur toile, et à la custom de toys, univers que je découvrais à peine. Par la suite cela doit faire 3 ans que je me suis lancé en indépendant, et que j’ai lancé mon site fakirdesign.com



G.I : Et ton parcours scolaire dans tout ça?
Fakir : En terme d'études, j'ai fait un Baccalauréat technologique STI arts appliqués et un BTS Design d'objets. C'est notamment à cette époque que j'ai créé le Lapin Qbiq, qui se trouve être mon projet personnel de fin d'étude.

G.I : Est-il obligatoire de passer par tout ça?
Fakir : A mon sens non, du moins pour ce que je fais aujourd’hui, étant donné que je fonctionne en autodidacte! 
Ce que je veux dire par la c’est que je n’ai pas appris à dessiner durant mes études mais à analyser un sujet, et à développer mes idées.

G.I : Alors quelle définition donnerais-tu à ton métier et à ton style de vie?
Fakir : Quelque part c’est un choix de vie, avec tout ce que ça comporte, le plaisir et les risques.

G.I : Donc le jeu en vaut la chandelle! On te sent très inspiré. Quelles sont tes références?
Fakir : Comme je l'ai dit, j'ai vécu pas mal de temps à Hong-Kong donc quelque part la Culture Asiatique dont les Mangas et l'animation japonaise.
Plus particulièrement Hayao Miyazaki qui est pour moi un Grand Maître! Son univers m'a beaucoup marqué. Il y a aussi toute la Culture ancestrale Japonaise : le rituel, le respect, l'architecture, l’ornementation. Le Japon est une source d'inspiration inépuisable, il y a vraiment le pire comme le meilleur!



G.I : Et à part le Japon?
Fakir : Les animaux, je voulais être vétérinaire quand j’étais gamin! (Rires)
Les dessins animés, les vieux cartoons et le graffiti m'ont également beaucoup influencé. Dernièrement je suis très attiré par le tatouage.

G.I : Maintenant donne nous ton artiste préféré, ton film préféré et ton style de musique!
Fakir : C'est tellement dur de n'en donner qu'un!
J'ai découvert un artiste japonais récemment qui s'appelle "Hakuchi" qui m'a pas mal inspiré.
Pour les films je donnerai surtout des réalisateurs comme Tarantino et Rodriguez. C'est vraiment le genre de films que j'aime beaucoup. Sans oublier Hayao Miyazaki en matière de film d'animation!
En ce qui concerne la musique je suis assez éclectique, mais essentiellement du hip-hop et de l'électro.

G.I : Quel(s) message(s) tes œuvres véhiculent-elles?
Fakir : Personnellement je ne pense pas qu'elles véhiculent un message.
Mon principale but c'est de faire sourire les gens, qu'on apprécie la beauté du visuel!



G.I : Quelle est l’œuvre dont tu es le plus fier?
Fakir : Le Lapin Qbiq pour le projet abouti et pour être le premier Toy que j'ai sorti. Après en Custom, ce serait mon Gnours Élément que j'avais fait pour l'expo Artoyz Elements "Fait-le Toi-Même" et aussi le Méga Munny que j'ai réalisé avec Grapheart. Je suis aussi très content du Noodle Yokaï que j'ai réalisé pour mon expo chez Artoyz car ça faisait un moment que je voulais me remettre à la sculpture, même si il y a encore du boulot! Elle a vraiment eu un impact chez le public.

G.I : À l'inverse, y-a t'il une œuvre que tu n'apprécies plus?
Fakir : Oh oui! Il y en a plein! Plus on avance, plus on se lasse très vite de ce qu'on a fait. Notamment de mes premiers Gnours avec des boules à la place des mains (rires), mais c’est toujours plaisant de voir l’évolution!

G.I : Il n'est pas difficile de se séparer de ses œuvres?
Fakir : Si carrément! Beaucoup moins avec le temps mais il y a toujours une œuvre en particulier qui est vendue et qu'on n'a pas spécialement envie de laisser partir!

G.I : Quels conseils peux-tu donner aux jeunes qui voudraient se lancer dans cette activité?
Fakir : Surtout d'être passionné et  persévérant ! C'est vraiment une passion et une activité chronophage! Mais c’est aussi très plaisant d’entendre les retours du public. Il ne faut pas hésiter à s'inspirer, faire des expos, etc!

G.I : Te sens-tu l'âme d'un Geek?
Fakir : Dans la mesure où "être Geek" c'est être habité par une passion débordante, alors je suis sans doute un Geek de Custom et de figurines! (Rires)

Un grand merci à Fakir et son chat pour leur accueil (soirées Babybel), leurs patience, et leurs amabilité.


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